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LE CONSUL
4 mars 2005

OMISSION, épisode II:

J'étais abasourdi par son récit, et frottais de la main ma pommette endolorie.

-Putain c'est dingue ! C'est pas vrai cette histoire, c'est complètement barjo ! Se faire attaquer chez soi par des malades, mais putain regarde ils ont tout fracassé, faut appeler les flics, si ça se trouve ils peuvent revenir !

-Non ! Répondit simplement Thomas le regard perdu dans ses pensées.

-Hein ? Je suis pas si sûr que toi, et même si ils sont venus pour elle uniquement c'est quand même super grave.

 Putain, il m'a fait vachement mal ce salaud. Bon, il est où ce téléphone ? OK, je le vois, t'inquiète pas Tom, ils vont te la retrouver ta princesse. Et merde, c'est un message enregistré, tu parles d'une police d'élite... Eh ! mais qu'est-ce-que tu fais, lâche ça, t'es branque ou quoi ?... T'as raccroché ?

Thomas arracha d'un coup sec le fil, faisant sauter du mur la prise téléphonique.

-S'il te plaît Alex, pas de police, je vais me débrouiller, rentre chez toi, excuse moi. La voix de Thomas était étrangement déterminée, curieusement calme.

Machinalement, comme assommé par la soudaine autorité de mon ami, je me levai sans un mot, me dirigeai vers la porte, et la franchis, après un dernier regard, incrédule et ému...

 

Thomas, la tête dans les mains soupira. Que faire ? Il voulait par-dessus tout retrouver Katarina, il était prêt à tout, surtout ne lui faire courir aucun risque. En lui résonnaient encore ses cris angoissés. Comment faire ? Il se sentait si seul...

Il sursauta, l'interphone venait de bourdonner. Il se dirigea lentement vers la porte...

-Oui ! C'est encore moi, Alex, Dis-moi, depuis quand tu me parles comme ça ? Tu crois quand même pas que je vais te laisser dans cette merde, avec des tarés aux trousses et la femme de ta vie en grand danger. Ouvre ! Je monte.

Thomas se sentit instantanément mieux. Il avait confiance en Alex et avait commencé à ranger le salon lorsque son ami entra.

La nuit allait être longue...

 

David, ou plutôt Nounours, ou encore Noun, comme tout le monde l'appelait maintenant, barbotait paisiblement dans son bain.

 Il avait longtemps cherché la baignoire capable d'accueillir ses deux mètres et ses presque cent trente kilos. Il était le bon vivant type. Amateur de bonne chère et de grands vins, il appréciait également le bel canto et pouvait passer des journées entières à la recherche d'un objet insolite susceptible de compléter une de ses nombreuses collections. Pour cette fois, il se régalait d'un de ses célèbres sandwichs au thon et au basilic, sur fond de Rigoletto. Sophie, sa douce et adorée compagne, était partie la veille avec leurs deux fillettes rendre visite à ses parents.

Il avait prétexté du travail en retard dans son atelier d'ébénisterie pour s'offrir quelques jours d'égoïsme.

Cependant, la maison n'était vide que depuis vingt six heures et il s'ennuyait déjà des trois femmes de sa vie.

Alors que le « pari siamo » venait à peine d'être entamé, le superbe téléphone années folles découvert dans un grenier poussiéreux, laissa entendre sa sonnerie très spéciale.

Plutôt contrarié, Noun déplia son corps immense et décrocha.

-Salut c'est Alex.

-Oh sa..sa.a.lut mon po..pote! Ça..a va ?

-Ça pourrait aller mieux. Tom a de gros soucis, et on va peut-être avoir besoin de toi. Tu peux venir chez moi.

-No pro..bb..ble..ee.mo !

-J'espère qu'on trouvera une solution, parce que pour le moment, ça craint à bloc. A tout de suite poulet.

-A pp..plus !

 

Le soleil dardait ses derniers rayons, et le calme régnait dans le pittoresque quartier où vivait Alexandre.

Au second étage de son appartement impeccable et spacieux , les conversations et les esprits s'échauffaient...

-Vous avez du yaourt dans la tronche ou quoi ? Ces enculés vous l'ont mis profond. Putain, mais des mafieux russes, c'est trop chaud pour des tarlouzes comme nous. On est bon pour le fleuve avec des Nikes en parpaing

Franck regardait alternativement ses trois compagnons, il était le seul parmi eux à posséder une expérience des coups durs et devant la folie de l'entreprise que lui proposaient ses amis, il se devait au-moins d'essayer de les mettre en garde.

Il était le plus âgé de la bande, et ses presque quarante ans étaient un motif récurrent de plaisanterie, et ce malgré l'excellence de sa forme physique, lui permettant même de rivaliser avec Tom.

Son visage aux traits acérés, posé sur un corps longiligne évoquant la fragilité, ne permettait pas de deviner, ni sa personnalité ni son passé violent...

Enfant de la DDASS, ballotté des années durant de foyers en familles d'accueil, expérimentant très tôt, trop tôt, la haine, les coups et le rejet, il avait, à l'âge où d'autres découvrent l'amour et l'autonomie, commis quelque actes délictueux que la société dans son infinie mansuétude lui avait fait payer lourdement, entre quatre murs et cinq compagnons de chaînes.

Plusieurs années plus tard, c'était le plus grand des hasards qui lui avait permis de rencontrer ses amis à la jeunesse heureuse et au parcours scolaire impeccable, et c'était sa finesse et son sens aiguë des rapports humains qui lui avaient offert d'y gagner sa place...

-Je pense, répondis-je, que nous n'avons peut être pas mesuré tous les risques de cette opération. Cependant et de toute façon, notre ami Tom est dans un tel état qu'il est impossible de le raisonner. Nous n'avons donc que deux choix possibles. Soit nous l'aidons, soit nous le laissons tomber. Personnellement, je suis avec lui !

-Moi au..au..ssi, je je vous lâ..aache pas ! Déclara Noun.

-Bonar ! puisque tout le monde a des couilles comme des citrons, on est d'accord, réfléchissons à un moyen de délivrer la princesse ! Ajouta Franck.

Thomas qui était resté enfermé dans son silence une bonne part de la journée, tourmenté par la peur infinie d'avoir perdu son amour, releva la tête et croisa tour à tour les yeux de ses amis.

-Merci les gars ! Put-il juste leur dire...

Les deux premières décisions prises par le groupe furent, premièrement ;

De s'installer provisoirement dans le loft de Franck, au cas où leurs ennemis auraient pu remonter jusqu'à moi dont ils connaissaient le prénom.

Cette mesure m'épargnant une angoisse supplémentaire, née à l'idée que mon intérieur, aussi neutre et froid qu'immuable pouvait servir de camp retranché.

Enfin pour le lendemain, de se rendre disponible.

La chose était aisée pour Noun travaillant à son compte et sans famille pour au-moins deux semaines. Pour moi, fonctionnaire, il me suffisait de me faire porter malade, et ce n'était pas la richesse de ma vie privée qui risquait de déranger. Thomas, intermittent du spectacle, n'avait pas de contrats avant le mois prochain.

Enfin, personne ne savait exactement de quoi ni avec qui vivait Franck, et la perspective de vivre chez lui pendant plusieurs jours ravissait tout le monde...

Le lendemain, huit heures et douze minutes, troisième étage, au-dessus d'une artère bruyante du centre ville.

 Le loft de Franck faisait près de deux cents mètres carrés, tous avaient pu se ménager un coin personnel.

Nous étions tous assis, les traits tirés par une nuit courte, sur les visages se lisaient pêle-mêle de la peur, de l'excitation, de l'impatience.

J'avais toujours rêvé de me retrouver dans cette position, je présidai et pris donc la parole.

-Messieurs, commençais-je, parodiant les plus célèbres briefings du cinéma, nous avons tous, et librement choisi de rester avec Tom, à partir de maintenant personne ne reculera.

-C'es...c'es..c'est sûûû..ûr ! lâcha Noun.

-Thomas nous a raconté plusieurs fois son histoire. Il faut savoir, et vite qui sont les gars qui retiennent Katarina ? Où elle se trouve ? Et si on est assez costauds pour la récupérer ?

-Arracher un tapin aux russkoffs, je crois qu'on manque un tout petit peu de cojones, mes poulets !

-Maintenant, c'est la femme que j'aime ! Rugit Thomas.

-OK, on va pas commencer à s'embrouiller sur les définitions. On a besoin de savoir si oui ou non elle travaillait pour eux.

Je comprenais bien la réaction de Tom, Franck était parfois un peu direct, mais, c'était notre ami... 

-Je pense que Noun et Franck sont les mieux placés pour aller à la pèche à l'info, toi et moi, Tom, on est grillés.

-Je..je vais faire les bi..bi..strots du..u quartier et arro..ro..ser les poivrots

-J'ai un très bon pote à revoir, il doit pouvoir apprendre qui encule qui dans cette salade.

-Bien !  Messieurs, il est huit heures vingt, retrouvons nous ici à dix-huit heures, pour faire le point.

-Sir yes sir ! Aboyèrent en choeur Noun et Franck.

Quelques instants plus tard, alors que j'allais refermer sur lui la lourde porte blindée, Franck la retint légèrement.

-Fait gaffe au petit !

-T'inquiete pas, bonne pèche !

Le sourire qu'il me fit, me glaça. Il avait peur !?...

Une ou deux respirations ramenèrent un semblant de calme dans mon esprit.

Moi qui me faisais une montagne du moindre imprévu, j'etais bombardé leader d'un commando. Pour l'instant c'était assez excitant, et puis j'avais rien de mieux à faire, et puis il y avait Thomas.

Il était assis sur un canapé, plus loin, le regard à nouveau perdu dans ses si brefs souvenirs d'elle..

 

La pluie était de retour après un été trop court, dans cette région du monde où chacun savait qu'elle pouvait ne plus les quitter pendant des semaines.

Noun déambulait dans les rues déjà peuplées de ce quartier vivant et coloré où Katarina avait été vue. Il était profondément touché par la peine de Thomas. Ses amis, cela avait été tout pour lui, sans eux, peut-être serait il resté l'adolescent taciturne et solitaire qu'il fut, complexé par sa taille hors norme et ses difficultés d'élocution.

Ils furent pour lui comme une micro-société, un monde miniature avec ses lois et ses codes, un lieu où il put prendre confiance en lui, se découvrir, s'affirmer, et enfin faire la paix avec ses fantômes. Ensuite, il rencontra Sophie, son ange, qui lui apprit bien davantage : comment se parler, se dire que l'on s'aime, seules paroles qui, il l'avait découvert, coulaient de lui sans entraves.

Aujourd'hui, son bonheur, son équilibre, il pensait profondément les leur devoir. Un jour, quand il aurait le cran d'être lui face à eux, il leur dirait tout cela, en attendant, il allait se rendre utile.

Il passa les deux premières heures de la matinée à écouter des propos vides de sens tenus par des piliers de bar.

Lorsqu'il entra dans ce troquet à la vitrine opacifiée par la crasse, il remarqua instantanément les deux gars assis au fond de la salle.

Le premier, costume impeccable, cheveux courts, blonds et lunettes de soleil composait un numéro sur son téléphone mobile. L'autre, crâne rasé et blouson de cuir le dévisageait. Noun avait l'habitude d'être un pôle d'attraction ayant toujours été plus costaud que les autres, mais le regard que lui jetait le gros chauve avait quelque chose de malsain. Il se dirigea vers le bar, derrière lequel un vieillard, squelettique, la gitane au bec, dépliait bruyamment les feuilles d'un journal.

-Un café ! dit Noun, maîtrisant son débit.

Le petit homme de l'autre côté du comptoir leva les yeux, et, sans un mot, chargea le percolateur.

Noun les regardait dans le reflet déformant d'un grand vase en cuivre posé devant lui. Au fond du bar, le type au costard continuait à tapoter nerveusement sur son clavier.

Le bistrotier servit l'expresso et retourna à son journal, allumant au passage un antique transistor crachotant aussitôt une vague mélodie . L'atmosphère de tabac froid et de regards suspicieux ne s'adoucit cependant pas...

 

Putain de sensation ! se disait Franck, en pénétrant dans cet immeuble. Cela faisait bien dix ans qu'il n'était pas revenu dans la cité, et rien n'avait changé.

Il vérifia que l'ascenseur était bien en panne, et entreprit de grimper les six étages qui le séparaient de son but.

Au premier palier, il passa la main sur les restes d'une gravure au couteau, souvenir presque effacé d'un ancien serment. Il ferma les yeux une seconde, et se revit vingt-deux ans plus tôt engager sa vie et son honneur...

Hélas, les promesses ne suffisent pas, et lorsque le vigile ouvrit le feu ce soir là, et qu'il vit exploser la tête de son plus que frère, il mesura son impuissance.

Après des années de colère, il n'était plus qu'une boule de haine, et sans Alex, Noun et quelques autres il serait certainement mort. Il ne laisserait personne leur faire du mal. Pas cette fois... Lui, il n'avait plus qu'eux à perdre...

Il poussa la porte menant au sixième, encore un frisson, combien de fois avait-il par le passé emprunté ce passage ?

La minuterie en panne, délabrement entretenu, qu'importe, il pouvait les yeux fermés parcourir les trente-neuf pas, tourner à gauche, encore quatorze pas et enfin se retrouver face au numéro six cent soixante six. Il frappa...

 

Cela faisait une dizaine de minutes que les quatre occupants de ce petit bar étaient figés dans leurs occupations respectives.

 Noun allait partir, lorsque les deux types se levèrent. Alors qu'ils franchissaient la double porte aux poignées de laiton, le patron leur lança

-Au revoir messieurs et bonne journée !

-Da, da. Répondit mollement le type au cuir.

Noun était en nage, ces mecs étaient des russes et celui au crâne rasé était trop tendu pour être honnête.

Il attendit quelques secondes, essayant de dissimuler sa nervosité, mélange d'excitation et de rage, jeta une pièce sur le comptoir et sortit...

 

-Bordel ! Franckie ! Merde je le crois pas, Franckie de retour dans les tours,  bordel de merde !

-Salut Abdel ! content de te voir.

-Mais entre bordel ! reste pas dans le couloir. Mais ça fait combien ? huit ans ? neuf ans ?

-Ça fait dix ans Abdel et ça fait plaisir.

 

Il suivait les deux gars depuis presque deux  heures maintenant, ils avaient visité près de la moitié des troquets du quartier, et les grondements qui secouaient déjà son estomac faisaient craindre à Noun l'éventualité de sauter un repas. L'œil fasciné par un marchand de kebab tout proche, il vit les duettistes embarquer dans une sombre et longue berline allemande.

Il était certain que ces mecs étaient liés à son affaire, et n'hésita pas à utiliser sa force de conviction pour emprunter le scooter d'un malheureux mais providentiel livreur de pizza.

Ils prirent ensuite l'un des grands axes de la ville, par chance, fort fréquenté, et, trente minutes plus tard, pénétrèrent une zone industrielle, pour se garer enfin le long d'un entrepôt grisâtre.

Noun jeta son destrier de circonstance dans un fossé, s'empara d'une boite portant la mention « anchois », seuls ingrédients avec la tomate et les olives qui d'après lui devaient se trouver sur une pizza, et courut se mettre à l'abri d'un petit bosquet, il pleuvait, à nouveau...

 

-Eh be ! Mon con joli ! moi qui croyais que t'étais rangé... Les russes ! C'est très chaud !S'exclama Abdel.

-J'ai besoin de savoir deux ou trois noms, qui sont les cadors ? Il me faut un max de tuyaux, et peut-être un calibre.

-Tu sais, man, je vends juste un peu de teush, je fourgue deux ou trois trucs, je rends des services quoi !

Franck se leva et se dirigea vers la fenêtre, il inhala une dernière bouffée du stick de bienvenue roulé par le géant marocain.

Abdel faisait bien un mètre quatre vingt quinze. Cinq ans chez les commandos et une pratique assidue de la boxe thaï, en avaient fait un personnage respecté de tous dans la cité. Franck écrasa le joint dans un des cendriers déjà pleins, vestige de la veille, et fixa son regard, par delà la vitre et la pluie, sur les tours voisines.

Quand il se retourna, enfin, Abdel s'était levé lui aussi, et des larmes roulaient sur ses joues taillées à la serpe.

-Tous les jours, tu sais ! Il me manque tous les jours !

-A moi aussi, il me manque. Répondit Franck.

-Je vais t'aider, bordel ! Je sais pas trop comment mais je vais pas te laisser dans la drem. Bon, tu me laisses vingt-quatre heures et tu comptes grave sur moi, mon pote !

-Merci man !

-Bon ! Ben ! Tu restes bouffer avec moi, on va aller voir ma rem, elle sera contente de te revoir, elle va nous faire de la tchoutchouka !

-Ça serait cool, mon pote, répondit Franck, mais j'ai des amis qui m'attendent et qui comptent sur moi...Qui comptent pour moi. J'attends de tes nouvelles petit scarabée, ajouta-t'il en se dirigeant vers la porte.

-Euh ! attends ! Cria Abdel, qui comme pris de frénésie retournait chaque coussin, chaque meuble, chaque tas de vêtements. Affichant un sourire radieux, il tendit un boite acajou au meilleur ami de son grand frère. Tiens ! Tu l'ouvriras chez toi, c'est clean, à plus !

Franck descendant le vieil escalier, entrouvrit juste assez le couvercle du coffret pour apercevoir le reflet chromé du canon d'un automatique...

 

Thomas était scotché dans un sofa, miné par le chagrin, la colère, la peur et l'impuissance.

Aussi, j'arpentais seul l'espace dégagé de l'appartement de Franck.

Cela faisait dix ans que je connaissais Tom, et c'était la première fois que je le voyais pleurer, Noun était un ami d'enfance, nous étions à l'école primaire ensemble... Et je ne savais presque rien sur lui. Bien sûr, nous avions partagé nos jeux, nos fêtes, parfois même nos coups durs.

 Mais qui étaient-ils vraiment. Et Franck, le plus secret de tous, en douze années d'amitié, quand avions nous parlé sincèrement sans tomber dans une de nos conversations maintes fois revisitées.

Toutes ces années à tout partager, tout, peut-être sauf l'essentiel.

Je me dirigeais vers Thomas, il ne pleurait plus... J'irai lui parler plus tard, tout à l'heure. Pourquoi avais-je tant de mal à me livrer ? Et pourquoi avais-je tant de mal à résister à une croissante envie de fouiller ce lot à la recherche d'un part de vérité sur mon ami Franck ?

Je grimpais dans la vaste chambre en mezzanine. Décor minimaliste, futon, lithographies aux murs. Quoi qu'il en soit, il avait toujours était un homme de goût, et les costumes impeccablement repassés qui s'alignaient dans la penderie étaient taillés dans les tissus les plus précieux.....

J'ouvris un tiroir.....   

A SUIVRE................

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